Jeudi 2 août, le cirque Crone, s’est installé illégalement sur la friche de l’ex Halle du marché de la Place Carnot. Un terrain cerné de barrières de chantier, après la démolition de l’ancien marché couvert qui se dressait sur cette place, et devant laisser place dans les prochains mois à un nouvel ensemble immobilier et de commerces. Ce samedi, la première représentation était annoncée par une voiture publicitaire déambulant dans les rues d’Alfortville. La municipalité n’a pas été rejointe dans son action de procédure d’expulsion en flagrance par la Préfecture… permettant ainsi à l’exploitant du cirque Crone de se maintenir et d’occuper de manière illicite les lieux du chantier.
Le cirque s’installe de manière illicite sur la friche de l’ex Halle Carnot
Ce samedi matin, les habitants d’Alfortville pouvaient entendre les haut-parleurs d’une voiture publicitaire… le message annonçant la première représentation d’un spectacle à 18 heures :
Le cirque le moins cher de France, avec chameaux, dromadaires, lamas, jongleurs, magiciens, clowns… rendez-vous à 18 heures, places à partir de 5 euros. Possibilité de visiter la ménagerie dans l’après-midi.
Des affiches également disposées dans tous les recoins de la ville, annonçant l’implantation du 4 au 19 août 2018. Des affiches retirées systématiquement par les services municipaux, puisque rappelons-le : l’affichage sur la voie publique est soumis à autorisation.
Des infractions constatées et soulevant l’émoi parmi les habitants d’Alfortville
Nombreux sont les Alfortvillais à s’indigner de cette occupation illégale du sol, mais également et surtout à s’émouvoir du sort des animaux présentés par le cirque Crone (sous les conditions météorologiques actuelles). L’occupation sauvage d’un terrain en friche, ne permettant pas d’une part un accueil correct tant des artistes du cirque, des animaux (rappelons encore, que les températures estivales sont contraires à une activité de spectacle en journée), mais également de garantir la sécurité du public accueilli. Jeudi, dès lors, qu’il fut constatée l’occupation des lieux, la municipalité déposa une plainte auprès du commissariat d’Alfortville afin d’engager une mesure immédiate d’expulsion. Une requête n’ayant pas été suivie d’effet par les services préfectoraux. D’autant que la troupe s’est reliée sur le réseau public d’électricité et d’eau.
Une première représentation annoncée ce samedi à 18 heures et une quotidienne jusqu’au 19 août.
Sur les réseaux sociaux, comme le groupe Facebook Alfortville et Unis, c’est d’une seule voix que les Alfortvillais s’élèvent et s’indignent de cette occupation illégale de l’ex marché Carnot, et s’inquiètent du sort des animaux.
À 17 heures (samedi 4 août), des personnes s’étant rendues sur place, ont pu constater que les animaux étaient installés à l’extérieur des camions, sur le terrain en friche avec des gamelles d’eau (abreuvoirs) à disposition et des bâches afin d’apporter une zone d’ombre.
Le maire d’Alfortville, Michel Gerchinovitz, a diffusé un communiqué ce samedi matin à l’intention de ses administrés. Tout comme, le Député de la circonscription Luc Carvounas qui est le fondateur d’un groupe parlementaire de lutte contre la maltraitance des animaux et signataire d’une tribune prônant l’interdiction des ménageries. (À lire à cette rentrée).
Le maire d’Alfortville dépose plainte
Ainsi, nous ne pouvons, que vous engagez à ne pas vous rendre sur les lieux, à assister à l’une des représentations de ce cirque. Tant pour votre sécurité (le moindre accident – incident ne pouvant être logiquement et légalement couvert par un assureur), tant par moralité de ne pas voir des animaux être exploités à des fins lucratives, dans des conditions trop souvent indignes et par une météo dépassant les 34°.
Campagne contre l’exploitation des animaux dans les cirques
Alfortville Actualités revient sur une campagne d’affichage qui se déroulait du 3 au 10 avril 2018 dans le métro parisien. Une initiative de l’association de protection animale : Paris Animaux Zoopolis, pour un Paris sans captivité animale.
Une campagne qui avait pour but à inciter le Gouvernement à légiférer et à amorcer une transition vers des spectacles de cirques sans animaux, tout en sensibilisant les parisiens et touristes à la condition des animaux des cirques.
Dans les cirques, les animaux sont emprisonnés à vie et à cela s’ajoute la violence du dressage. Les animaux souffrant de dépression chronique. Il existe un véritable consensus scientifique sur la question. D’ailleurs, la Fédération des Vétérinaires Européens parle d’une » impossibilité absolue (pour les cirques itinérants) de répondre à leurs besoins physiologiques, mentaux et sociaux (des animaux sauvages) » et » recommande donc à toutes les autorités compétentes européennes et nationales d’interdire l’utilisation de mammifères sauvages dans les cirques itinérants dans toute l’Europe « .
67 % des Français favorables à une réglementation mettant fin à l’exploitation des animaux sauvages dans les cirques*.
Par ailleurs, de plus en plus de pays ont déjà interdit la présence des animaux sauvages dans les cirques comme l’Autriche, la Catalogne espagnole, la Belgique, la Bulgarie ou encore la Croatie… Plus récemment, ce fut également le cas de l’italien, ou encore de l’Angleterre.
*Un sondage réalisé en février 2018 par la Fondation 30 Millions d’Amis démontrait que 67 % des Français (soit près de 7 personnes sur 10) demandent une réglementation mettant fin à ‘exploitation cruelle des animaux sauvages dans les cirques. Malgré une attente forte de l’opinion publique sur cette question, le Gouvernement reste passif. Il n’est pourtant pas acceptable d’emprisonner et de dresser des animaux pour amuser, conclue l’association Zoopolis.