À Alfortville, les militants de la défense animale n’abdiquent pas et entrent en guerre. Ce jeudi soir, un nouveau rassemblement avait lieu devant l’entrée du circus Crone, implanté depuis une semaine, illégalement sur la friche de l’ancien marché Carnot. Une manifestation mobile qui réunissait une vingtaine de personne, tentant de délivrer un message contre l’utilisation d’animaux dans les cirques.
Le cirque Crone sème la zizanie à Alfortville
Arrivé jeudi dernier, le cirque s’est implanté sans autorisation sur un terrain en attente de construction, devant voir prochainement le démarrage d’une chantier immobilier. Caravanes, chapiteau, artistes et animaux se sont posés sans autorisation, avec pour objectif de proposer une programmation quotidienne jusqu’au 19 août. Une action immédiatement dénoncée par la municipalité d’Alfortville, qui déposait plainte et s’en explique sur son compte Facebook ce jeudi matin, tout en indiquant que les services de la préfecture, communément avec le commissariat d’Alfortville, ont procédé à des contrôles au cirque mercredi après midi. Des vérifications conduisant au placement en garde à vue de deux individus, pour des motifs liés au droit du travail et outrage à agent.
Bataille sonore devant le cirque Crone
Peu avant la représentation du jour, les militants issus d’associations Vegan et de défense des animaux, mais également des Alfortvillais offusqués par la situation se sont réunis aux abords du cirque. Un groupement de policiers était présent afin de prévenir tout débordement entre manifestants et la troupe du circus Crone. C’est finalement une véritable bataille sonore qui se déroulera, opposant les mégaphones des pro-animaux, au son du haut-parleur de la voiture publicitaire du cirque – vidéos ci-dessous :
Une situation engendrant un ras-le-bol avéré chez les riverains des pavillons du Bd Carnot, ainsi que dans les appartements de la résidence Carnot. Sachant que le réseau d’eau de cette résidence est détourné par les membres du cirque depuis leur installation, le raccordement à l’électricité s’effectuant lui, sur le réseau public. La Municipalité d’Alfortville, tout comme le syndic de la copropriété ont déposé plainte. Rappelons, que dès le début, la Municipalité demandait l’intervention des forces de police afin de procéder à l’expulsion du cirque. La Préfecture n’avait pas appuyé cette demande et permettait donc aux forains d’occuper illégalement le terrain. Le Député de la circonscription Luc Carvounas, tout comme le Maire d’Alfortville dénonçaient les faits et continuaient d’entreprendre toutes les démarches nécessaires.
Témoignage
Patrick B, résident d’Alfortville et révolté de la condition des animaux de cirque, était présent sur place afin de témoigner de son soutien tant pour la cause animale. Tout en étant indigné… que l’on puisse impunément occuper un espace public. Il témoigne pour Alfortville Actualités de ce rassemblement :
Je suis arrivé sur place aux alentours de 17h30, une vingtaine de manifestant étant regroupés sur le trottoir faisant face au cirque. Je pense qu’il s’agissait plus de pro de la défense animale, vu l’organisation. Légèrement en retraits, j’ai pu remarquer quelques personnes de la ville qui soutiennent la cause.
Les défenseurs des animaux étaient parfaitement rodés à ce type de rassemblement, pancartes, slogans, mégaphone. Pendant que d’autres personnes distribuant des tracts aux spectateurs du jour à l’entrée du cirque. Des spectateurs peu réceptifs, qui pénétraient malgré tout dans l’enceinte pour assister au spectacle. Un public toutefois très clairsemé, laissant deviner un taux de remplissage plus que médiocre. La police surveillant les deux camps, surement dans le but d’éviter une opposition frontale, tant la tension se ressentait de parts et d’autres.
Les manifestants usant de la voix et du mégaphone, alors que le cirque diffusait à fond le volume, l’annonce en boucle du show. On peut réellement parler de tapage sonore, provoquant comme on peut le lire sur les réseaux sociaux, l’exaspération des riverains. De là, je suis parti, voyant que la situation n’avancerait pas.
Une situation qui s’enlise
Ainsi, au bout d’une semaine d’occupation illégale des lieux, la situation piétine. Les plaintes s’accumulent, les doléances sur les réseaux sociaux se font pressantes, mais surtout le sort des animaux (cause défendue prioritairement) restant à celui : d’êtres vivants condamnés à être les acteurs d’un divertissement et à vivre en captivité. Même, si aucun mauvais traitement ne pouvait être constaté, lors d’un récent passage de personnes soucieuses du bien-être des pensionnaires au sein la ménagerie du cirque – cf article précédent -.
Ce sont encore dix jours d’une présence annoncée sur Alfortville, qui peuvent laisser craindre des débordements et une situation pouvant devenir houleuse. On notera également un simulacre de récupération politique par une partie de l’opposition locale. Accusant, selon elle, le laxisme de la municipalité. Alors même, que cette dernière est intervenue dès le début et continue d’entreprendre les démarches nécessaires afin que le cirque libère le terrain occupé de manière illicite, et que la responsabilité des gérants soit engagée vis à vis des nombreuses infractions constatées… « le cirque local« risquant de perdurer encore quelques jours.